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Radio 80

Made In 80

 

 

 

Publié par Nostradam

William Sheller, de son vrai nom William Hand, est un compositeur interprète français qui passe une partie de son enfance au Etats-Unis car enfant d’un père soldat américain, lequel va l’emmener vivre là-bas alors qu’il n’a que 3 ans. Le nom de scène Sheller viendrait du mélange de noms de 2 écrivains que sont Shelley et Schiller.

Une parenthèse américaine qui sera brève puisqu’il revient en France dès l’âge de 7 ans, pris alors en charge par sa famille maternelle. Une famille maternelle qui comprend notamment une grand-mère ouvreuse au Théâtre des Champs Elysées et un grand-père chef décorateur à l’Opéra Garnier. Situation idéale qui permet au petit William de pouvoir assister librement à des centaine de spectacles, avec une vue aussi bien côté salle que côté loges. Il ne lui en faut pas plus pour décider de sa future destinée, il sera lui aussi artiste.

Plus porté vers la musique que vers les études, il arrête les études dès la seconde et se retrouve à étudier la musique sérielle, concept musical qui ne correspond pas vraiment à ses aspirations réelles. C’est en écoutant des titres des Beatles qu’il a la certitude qu’il n’est pas fait pour la musique classique, mais bel et bien pour le rock. Sa première expérience rock justement se fera avec un groupe nommé Worst (Les pires en anglais), un groupe niçois sans envergure qui porte bien son nom. Expérience sans lendemain…

Puis arrive l’année 1968, une année charnière pour le jeune homme de 22 ans qui va connaître un premier – vrai – succès avec le titre « My year is a day », une œuvre qu’il a composé non pas pour lui mais pour un groupe nommé Les Irrésistibles, groupe dont les membres sont exclusivement des américains vivant à Paris.

Fort de ce succès, il se dit qu’il serait peut être temps de voler de ses propres ailes. Mais les quelques essais solos se solderont par des échecs. Il continue donc à composer pour les autres et c’est la rencontre avec la chanteuse Barbara qui va quelque peu changer la donne.

En effet, cette dernière constate chez lui un talent évident et l’encourage vivement à persévérer. Non seulement elle l’encourage mais elle va également l’aider à trouver une maison de disques. Chose faite en 1975, ce qui lui permet de sortir enfin son premier album « Rock’n’dollars », réalisé en collaboration avec les musiciens du groupe Alice.

Et cette fois-ci, c’est la bonne. Le premier extrait de l’album qui porte le même nom que ce dernier va faire un véritable carton, se vendre à plus de 500 000 exemplaires et faire littéralement exploser la notoriété de l’artiste. Album qui produira un autre gros succès avec le titre « Photos-souvenirs » toujours la même année.

Un an plus tard en 1976 sort l’album « Dans un vieux rock’n’roll », album qui va faire aussi fort que son prédécesseur . Album dont seront extraits les deux 45 tours phares « Dans un vieux Rock’n’roll » et « Le carnet à spirale ». Deux albums à succès coup sur coup qui font de l’artiste l’un des plus gros phénomènes du moment.

Puis arrive l’année 1977 et la sortie de l’album « Symphoman ». Un album raté, en partie par un manque d’inspiration flagrant de la part de l’artiste. En effet, celui-ci est épuisé par le nombre incessant d’interviews, d’émissions de télés et de radios et cela se ressent de façon incontestable dans la qualité de ce qu’il produit.

Il va lui falloir 2 ans pour retrouver un certain équilibre. Il revient donc à partir de 1979 avec deux titres phares que sont « Fier et fous de vous » et « Ho ! J’cours tout seul », deux titres qui montrent que l’inspiration est bel et bien de retour. Il en profitera même pour faire un détour par les Etats-Unis pour enregistrer son un nouvel album « Nicolas », album qui sortira un an plus tard en 1980.

Une belle année 80 qui le verra également fouler les scènes de Bobino et l’Olympia pour la première fois, des expériences ‘live’ qui lui redonneront foi en ce qu’il fait.

Nouvel album « J’suis pas bien » en 1981, album en cran en-dessous du précédent au niveau qualitaté mais dont seront extraits deux titres à la qualité certaine que sont « Une chanson noble et sentimentale » et « Pourquoi t’es plus new wave ? ».

L’année suivante va marquer un tournant dans la carrière de l’artiste. En effet, ce dernier est contraint lors d’un concert de jouer seul au piano sans ses musiciens suite à un problème douanier. Et ce type de représentation, et surtout le plaisir qu’il y prend, va conditionner tout le reste de sa carrière.

Il faut attendre l’année 1984 pour voir sortir l’album « Simplement », album qui va se solder par un échec malgré la présence de titres comme « Les filles de l’aurore » et « Mon dieu que j’l’aime ».

Suite à cet échec, l’artiste décide donc de changer radicalement de voie et s’oriente dorénavant vers une musique à la la limite du classique ou nettement plus expérimentaliste. C’est ainsi que sort l’album « Univers » en 1987, album qui cette fois-ci va très bien marcher, plus de 300 000 exemplaires vendus, mais qui peinera à produire un quelconque hit.

En 1989, il pousse même la fantaisie jusqu’à mélanger musique symphonique et musique traditionnelle japonaise dans l’album « Ailleurs ». Un subtil mélange qui malheureusement ne sera pas du goût du public. Une fin de décennie douloureuse qui le voit se marginaliser de plus en plus…

Mais chose incroyable, ce qui faisait sa faiblesse à la fin des années 80 va faire son succès au début des années 90, et quel succés. L’album « Sheller en solitaire » qui sort en 1991, mêlant uniquement piano et voix, fait un véritable carton et va se vendre à plus de 800 000 exemplaires. Un album porté à bouts de bras par l’incroyable titre « Un homme heureux » (seul titre inédit de l’album), un titre à l’inspiration hors norme et qui restera comme l’un des plus beaux titres de cette fin de XXième siècle côté français.

Retour au rock à partir de l’année 1994, retour perdant car l’album « Albion » qui sort cette année là ne connaît en rien le succès rencontré sur l’album précédent. Un décrochage final qui finira de marginaliser l’artiste, lequel ne recollera plus jamais au peloton de tête malgré la production de nouveaux albums par la suite.

A découvrir ou redécouvrir.

Discographie (entre autres...) :

  • Couleurs 1968
  • She opened the door 1970
  • Rock’n’roll dollars 1975
  • Photos souvenirs 1975
  • Dans un vieux rock’n’roll 1976
  • Le carnet à spirale 1976
  • Une chanson qui te ressemblerait 1976
  • Elle dit soleil, elle dit... 1977
  • J'me generais pas pour te dire que j't'aime encore 1978
  • Fier et fou de vous 1979
  • Ho ! J’cours tout seul 1979
  • Une chanson noble et sentimentale 1981
  • Pourquoi t’es plus new wave ? 1981
  • Rosanna banana 1982
  • Les filles de l’aurore 1983
  • Mon dieu que j’l’aime 1984
  • Le nouveau monde 1987
  • Darjeeling 1987
  • Les miroirs dans la boue 1988
  • Excalibur 1990
  • Un homme heureux 1991
  • Maintenant tout le temps 1994
  • La navale 1994
  • Centre ville 1999
Un homme heureux...

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CLIPS 

1968...les débuts totalement surréalistes. Sur fond de délire psychédélique, le jeune William livre ses premières compositions. Sans grand succès derrière malheureusement...

1970...on le retrouve en langue anglaise deux ans plus tard. Malheureusement, ça ne va pas changer grand chose à la donne...

1975...puis gros trou d'air de 5 ans. Mais ça valait le coup d'attendre ! Le chanteur revient totalement métamorphosé et livre ici l'un des titres parmi les plus emblématiques de la décennie. Un titre qui lance de façon fracassante sa carrière. E-NOR-MI-SSIME !

1975...la machine s'emballe littéralement. Le chanteur livre dans la foulée un titre Intimiste somptueux qui prouve qu'il est tout sauf un amateur. Ça promet !

1976...le chanteur marche littéralement sur l'eau. Chaque titre sorti devient quasiment instantanément un top hit. Son niveau d'inspiration est vraiment parmi les meilleurs du moment et son statut de star du moment est tout sauf usurpé

1976...il n'arrête plus ! Les hits s’enchaînent à une vitesse proprement stupéfiante et scotchent littéralement la concurrence sur place qui n'a qu'à bien se tenir. MA-GIS-TRAL !

1976...des prédispositions pour l'Intimiste évidentes et surtout très au-dessus de la moyenne. Une nouvelle fois la preuve avec ce titre qui flotte littéralement dans l'air. MA-GI-QUE !

1977...des titres tout simples mais à l'efficacité redoutable. Quand la mélodie est bonne, tout déroule derrière avec une facilité déconcertante...

1978...nouvelle démonstration de son immense talent dans le registre 'à émotions'. Il nous surprend à chaque titre. Et encore, il n'a pas livré son Chef d'Oeuvre ultime, lequel ne viendra que des années plus tard, c'est pour dire...

1979...une fin de décennie qui se termine en apothéose avec 2 nouveaux titres de très gros calibres. Déjà 5 ans à tutoyer les étoiles, sacré prouesse !

1979...une inspiration qui se renouvelle sans cesse et qui le place largement au-dessus de la moyenne de ce qui se fait à l'époque. Un talent vraiment hors norme !

1981...autant la décennie 70 l'aura vu exploser, autant la décennie 80 va le voir sombrer doucement mais surement. Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, son talent hors norme ne va pas savoir prendre la mesure de cette décennie elle aussi hors norme...

1982...il sauve les meubles en ce début de décennie mais le niveau de succès n'a plus rien à voir avec ce qu'il a connu quelques années auparavant. Renversement de situation pour le moins incroyable...

1983...son style décalé a fait merveille durant la décennie 70 mais la décennie 80 voit tellement d'innovations et de nouveautés musicales que la comparaison avec son style qui a relativement peu évolué est forcément en sa défaveur...

1984...et pourtant il ne démérite pas, loin de là. La qualité de ses compositions est toujours de niveau élevé mais c'est surtout le décalage par rapport à ce que proposent les autres qui le marginalise de façon de plus en plus de façon flagrante....

1987...l'artiste amorce soudainement un virage musical pour le moins hasardeux et surtout hautement risqué en cette fin de décennie 80. Quitte à être décalé, autant l'être jusqu'au bout !

1987...l'artiste n'arrive vraiment pas à trouver sa place dans cette décennie 80. On a vraiment l'impression qu'il est resté scotché aux années 70. Et le comble, c'est que la qualité est là. Mais ne correspond en rien à ce qu'attend désormais le public...

1988...encore une jolie composition qui montre une nouvelle fois qu'il n'a rien perdu de son excellence dans le domaine Intimiste. Mais il vit sur une autre planète, c'est clair...

1990...le voici qui arrive vaille que vaille à la décennie suivante. Bon, là, on se dit que la messe est dite et qu'on l'a définitivement perdu. C'est sans compter sur la suite oufissime qui s'annonce à l'horizon...

1991...la MERVEILLE des MERVEILLES ! Il opère ici un retour fracassant en signant tout simplement l'un des plus beaux titres de la décennie et de cette fin de XXième siècle tout court. Un morceau hallucinant, où se mêlent uniquement voix et piano, une véritable prouesse musicale. Là, on parle tout simplement de CHEF D’ŒUVRE !

1994...il tente même de coller aux standards du moment mais le jeune public ne suit pas, forcément. Cette ancienne gloire des années 70 ne leur parle pas et le Chef d'Oeuvre composé quelques années plus tôt n'aura pas permis de le remettre dans la course de façon durable...

1994...cela ne l'empêche pas de continuer son petit bonhomme de chemin sans se soucier, ni des critiques, ni de son niveau - très relatif - de succès. On ne peut que louer sa force de caractère...et surtout de résistance !

1999...un talent Intimiste hors norme qui lui permet d'écrire une nouvelle page de toute beauté avec ce titre qui pourtant passera totalement inaperçu. 30 ans après ses débuts, toujours là le bouge. La marque des Grands ! Et ce n'est pas tout à fait fini...

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